Apprenti-sorcier ou serviteur ?

La foi sert à réaliser des miracles. C’est un peu ce que pensent les apôtres. Ils ont déjà été envoyés en mission et ont pu mesurer l’autorité que Dieu leur a donnée sur les maladies et les démons. ‘Plus grande la foi, plus merveilleux les miracles !’ pensent-ils certainement.

« Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’ et il vous aurait obéi. » On a envie de compléter en disant : ‘À quoi bon ?’

Pourtant, Jésus ne se moque pas, il enseigne. Connaissant l’homme mieux que quiconque, il sait que les apôtres demandent la foi pour avoir la puissance.

Ne sommes-nous pas parfois comme les apôtres ? Ne pensons-nous pas que nous savons mieux que le Créateur comment résoudre nos problèmes par des moyens de puissance ? Comment mener le monde à son achèvement ? Jésus nous prévient : si vous aviez la puissance, « vous seriez capables de planter des arbres dans la mer… » ou pire : guerre, transhumanisme, manipulations de la vie…

Jésus nous invite à délaisser l’idée fausse que la foi serait une quantité mesurable. Habacuc nous le fait découvrir : la foi est fidélité. Or, le simple serviteur dont parle le Christ est l’exemple-même de la fidélité : il met toutes ses forces au service de son maître, toute sa vie. 

Jésus nous a montré l’exemple de l’humilité et du service à Gethsémani : « Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » Fils qui se reçoit éternellement du Père, Jésus nous invite à nous faire serviteurs pour nous recevoir, nous aussi, totalement du Père en faisant Sa volonté, pas la nôtre.

Martin Verdon, diacre