Seigneur, te moquerais-tu de nous ?

Seigneur, quand tu nous dis de faire deux mille pas avec celui qui demande de l’accompagner pendant mille pas : pourquoi pas ! Un peu de générosité et de l’exercice ne font pas de mal. Mais aimer nos ennemis et prier pour ceux qui nous font du mal, quand nous regardons la vie du monde, nous voyons que c’est quasiment impossible.
Russes et Ukrainiens sont-ils en état de s’aimer, et dans leurs tranchées, je vois mal les uns prier pour les autres. Dans combien de pays une grande partie de la population est opprimée par le pouvoir en place : pensons à l’Iran, l’Afghanistan, la Chine écrasant la région des Ouighours, à la Birmanie et tant d’autres sur la surface de la terre.
Mais sans doute y a-t-il quelque chose qui m’échappe. Tu nous invites à nous tourner vers notre Père qui est dans les cieux, lui qui fait lever le soleil sur les bons et les méchants, sans distinction aucune. Tu nous disais récemment que nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde, tu as ajouté que nous sommes les fils de Dieu notre Père. Ne serait-ce pas que tu nous estimes beaucoup plus que nous nous estimons nous-mêmes, et que tu as une confiance éperdue en nous ; ton espérance se pose sur chacun de nous. Et quand tu ajoutes « Vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Ce n’est pas un mot jeté là pour faire bien. C’est que tu nous vois grandir avec un avenir sans limite, sur un horizon sans borne, celui-là même qui est le cœur de Dieu notre Père.
 
P. Bernard Bommelaer
 
Dans trois jours nous commencerons la montée vers Pâques, le carême ; ce sera en étant habités par l’espérance, celle qui est en Dieu pour l’humanité et pour chacun de nous.