7 novembre 2021 : Deux femmes remarquables .

Huit siècles avant notre ère, une femme veuve de Sarepta au sud Liban, partage avec Élie le prophète ce qui lui reste pour vivre : un peu d’huile et de farine, de quoi faire une galette pour elle et son fils. Et pendant toute la longue famine la jarre d’huile et celle de farine ne s’épuisèrent pas. Au temps de Jésus et sous ses yeux une pauvre veuve met tout ce qu’elle a c’est-à-dire ‘deux piécettes’, non pas son superflu mais son ‘nécessaire’, dans le tronc du Temple : et Jésus l’admire.

Aux yeux de beaucoup, ces deux femmes sont des images de l’Église : l’Église servante et pauvre telle qu’en parlait le Concile Vatican II, héritière des apôtres Pierre et Paul, des saints Basile et Jean Chrysostome, de Bernard de Clairvaux et de François d’Assise, de Monsieur Vincent, Sœur Rosalie et Frédéric Ozanam, l’abbé Pierre et de tant d’autres. Une église sans frou-frou ni dentelles, sans procession de prélats ni décorums tellement éloignés de l’Évangile.

Actuellement les évêques de France sont réunis à Lourdes. Leur tâche est énorme. Le rapport Sauvé et tout le travail de la CIASE en même temps que celui de beaucoup d’associations de victimes, ont révélé l’urgence d’une vraie conversion, de décisions urgentes et difficiles à prendre, d’un changement dans la manière de gouverner les paroisses, les diocèses, les communautés chrétiennes. Ainsi pour nous, prêtres et évêques, l’humilité et le bon sens sont requis pour un véritable travail avec les laïcs femmes et hommes. Pour sortir du cléricalisme et de son pouvoir quasiment monarchique, il y a lieu de reconnaître les responsabilités propres des laïcs à exercer évidemment en communion avec celles des prêtres.

Il nous revient à tous de continuer à nous informer sur les enjeux de ce travail sur l’Église aujourd’hui. Mais en même temps, il y a lieu de plus encore prendre nos responsabilités et de les vivre dans notre environnement social et au sein de notre communauté chrétienne. Tout ceci nous ne pourrons le vivre que si la prière nous habite, c’est-à-dire en demandant sans cesse à l’Esprit Saint d’ouvrir nos yeux, d’habiter notre cœur et d’agir par nos mains.

P. Bernard Bommelaer