27 février 2022 : Des crêpes, de la cendre, des vies vécues en plénitude.

Mardi, faites des crêpes, mitonnez un repas sympa pour vous-même et les vôtres, sans oublier d’ajouter quelques crêpes pour les voisins qui n’auraient pas le cœur de prendre la queue de la poêle et de les faire sauter.

Mercredi, changement de menu : ce sera sous le signe de la cendre, du jeûne et de l’abstinence. Commenceront alors quarante jours de diététique corporelle et spirituelle, quelques semaines de remise en forme nous ouvrant à un appétit de vie vécue en plénitude.

Pâques (17 avril) et le temps pascal verront cet apogée de vie et creuseront en nous, de manière joyeuse, ce désir de vivre avec le Christ vivant, ressuscité : cette plénitude vécue déjà en ce temps qui est le nôtre, et plus encore en l’éternité où le Seigneur nous donne rendez-vous.

Voici donc une période forte et belle. Jésus nous invite fortement (voir l’évangile de ce jour Luc 6,39-45) à éliminer de ce qui nous aveugle, y compris « en retirant la poutre que nous avons dans les yeux ». Mais aussi en devenant « des arbres qui donnent de bons fruits et des hommes bons qui tirent le bien du trésor de leur cœur qui est bon. »

Ce qui me plait dans ce temps qui va s’ouvrir, c’est son aspect positif. Pas de dangereux masochisme, pas de destruction de soi-même ou d’autrui ; en revanche, il s’agit de retrouver cette douce et forte énergie que le Seigneur donne à chacun et à l’humanité. Sortir du mutisme, de la peur et de la haine, qui trop souvent engendrent la violence et la destruction. Ceci concerne chacun de nous, mais aussi la vie internationale : ainsi pour l’Ukraine, le Mali, la Centrafrique et tant de lieux de tensions et d’exactions.

Bien sûr, tout au long de ces semaines notre prière sera au rendez-vous avec le Seigneur. Tout, en effet, ne se fait pas à la force du poignet mais en accueillant en nous et dans nos communautés la vie même du Seigneur. C’est lui qui, en nous, est la source de vie qui jaillit, la parole qui unit, la force et la douceur qui réconcilient. Accueillons-le à tout moment et plus encore en ce temps qui va s’ouvrir.

P. Bernard Bommelaer