18 octobre 2020 : Faites des ponts !

Au début de la semaine, j’ai eu la joie de passer quelques heures à l’abbaye bénédictine de Jouarre, en Seine et Marne. Comme beaucoup d’édifices religieux, son église abbatiale a été démolie en 1792, pendant la Révolution Française, et les pierres ont été vendues. Elles ont servi à construire un pont sur la Marne à La Ferté sous Jouarre. Il y a là tout un symbole. On veut détruire, éliminer la foi et avec ce qu’on a rejeté, on relie ce qui ne communiquait pas, à l’occurrence, les deux rives d’une rivière. N’est-ce pas là une des missions essentielles de l’Église : « Faire des ponts »

Jésus, aujourd’hui, appelle à respecter ce qui est à César et ce qui est à Dieu, sans les confondre. Mais pour autant il ne les oppose pas. Les spécificités de chaque réalité ne sont pas forcément des oppositions, loin s’en faut.

Tout au long de sa dernière encyclique « Tous Frères » (Fratelli Tutti), le Pape François établit des ponts, des relations entre des réalités diverses, voire opposées. Alors que nous connaissons les ombres d’un monde fermé1, l’exemple du ’Bon Samaritain’2 nous pousse à penser et gérer un monde ouvert3. Notre cœur n’est-il pas appelé à être ouvert4 au sein d’échanges féconds et en vivant la gratuité de l’accueil. Cela nous pousse à éliminer les fausses solutions politiques et à mettre en œuvre la meilleure politique5. Alors, nous vivrons dans le dialogue et l’amitié sociale6. Bien sûr il y aura des étapes et des parcours pour nous retrouver7, en sachant aussi que les religions sont au service de la fraternité dans le monde8.

            Dans l’épisode de l’évangile d’aujourd’hui (César et Dieu), nous voyons que Jésus ne se laisse pas enfermer dans une opposition binaire : tout l’évangile nous le montre faisant des relations entre les hommes, et entre les hommes et Dieu : A nous de suivre son exemple.

P. Bernard Bommelaer

1,2,3,4,5,6,7,8, N° des chapitres de l’encyclique Fratelli Tutti.