15 novembre : Confiance ou méfiance ?

Aujourd’hui, l’évangile nous invite à méditer la parabole des talents !     C’est l’histoire de trois serviteurs auxquels leur maître confie des talents, monnaies fortes de cette époque, avant de partir en voyage. Chacun des trois serviteurs reçoit une part adaptée à ses compétences. Ils sont chargés de la gestion de ce bien en la longue absence du maître.  Deux serviteurs font fructifier leurs talents en les faisant servir à la mission qui leur est confiée par le maître. Cela entraîne à coup sûr tout  un mouvement vers les autres. Le troisième serviteur enterre son talent ! Ce que lui a confié le maître ne sert à rien, ni pour lui, ni pour les autres. Il n’a aucune confiance en son maître qu’il décrit comme dur et injuste ! Sa méfiance paralyse en lui toutes actions. Il vit dans la peur du maître et il n’a pas du tout envie de se risquer. Et c’est à partir de cette vision négative que le maître va répondre à ce serviteur. Sa réponse est cinglante. L’homme se trouve dépossédé et jeté dehors ! Comme s’il avait trahi le maître.

Cette parabole n’est pas facile à comprendre ! Chacun des trois restitue la somme qu’il a reçu. Alors pourquoi cette dureté, cette injustice envers le dernier, auquel le maître réclame des intérêts, qu’il ne réclame pas au 2 autres ? Pourquoi le 1er serviteur récupère-t-il toute la mise ?

S’il s’agissait là d’une leçon sur la gestion de patrimoine, ce serait en effet difficile à comprendre. Cette parabole nous invite plutôt à réfléchir à notre relation à Dieu ! Qui est-il pour nous ? Un maître dur et injuste ou un Père très aimant ? Avons-nous déjà pensé que nos talents, nos compétences, sont dons de Dieu pour nous et pour les autres ? Que faisons-nous des talents qu’il nous confie, les enterre-t-on, ou les mettons-nous au service des autres ? Ces talents sont-ils pour nous une chance, ou un boulet ? 

  Si nous demeurons dans la méfiance vis-à-vis de Dieu, nous serons incapables de percevoir sa bonté. Nous nous isolons de lui, et notre regard sur nous-même s’en trouve faussé, comme si nous avions l’impression que le monde entier était contre nous ! Nous ne nous tournons pas vers les autres !   Mais, confions-nous à lui comme à un Père! Sa bonté touche nos cœurs et nous rend bons ! Alors, nous mettons en œuvre notre talent pour faire régner la paix, la justice, la joie, faire advenir un peu le Royaume de Dieu autour de nous ! Nous devenons témoins de la Vie que le Seigneur nous donne !    Nous faisons l’expérience qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir !  

Père Albert Gambart