14 février 2021 : Celui qui sauve sera-t-il condamné ?!

Le récit de saint Marc est rapide, clair et étonnant. Jésus, à la demande d’un homme touché par la lèpre, n’hésite pas à le toucher, le guérir et l’envoyer faire constater sa guérison, mais avec le devoir de se taire. Que voulez-vous, une telle guérison ne peut être tue : aussi l’homme guéri, embouche-t-il la trompette : il convient que tout le monde soit au courant. En conséquence, Jésus ne peut plus entrer dans les villes. Désormais, ce n’est plus le lépreux qui est exclu, mais Jésus. Dans le même évangile une autre scène a la même conséquence : ainsi la délivrance d’un homme possédé (Mc5/1-20). C’est déjà l’enjeu de la Passion qui se joue là. Il prend sur lui nos fautes et sera crucifié, lui l’Innocent, le Sauveur. Ainsi va la vie et nous n’y faisons plus attention. 

La croix qui préside à nos célébrations pourrait nous le rappeler, de même celle qui est chez nous ou parfois à la croisée des chemins. 

La vie actuelle pourrait nous faire toucher cette même réalité vécue par nombre personnes : Ainsi, combien de soignants et de médecins ont été touchés par la pandémie parce qu’ils ont exercé leur métier au service des malades (Le premier fut ce médecin chinois de Wu-han découvreur du covid et condamné par les autorités du pays.). Pompiers, marins sauveteurs, parents exténués auprès de leur enfant malade … et tant d’autres. 

La Passion de Jésus a commencé longtemps avant la Semaine Sainte ; elle continue chaque jour à travers le monde. Bien que beaucoup n’y fassent pas attention, elle révèle un amour et une espérance extraordinaires que rien ne saurait éteindre. 

P. Bernard Bommelaer